Destinée aux jeunes professionnels
des agences médias, la formation Good morning la presse débutera en mars et se
terminera en novembre, avec un examen final. L’ACPM, à l’initiative du projet,
mise sur 200 à 300 participants pour cette première édition. Stéphane Bodier,
son vice-président, est enthousiaste.
Les Clés de la
presse. Quelle était l’idée de départ de Good morning la presse ?
Stéphane Bodier.
Cette formation est née d’une demande conjointe des présidents d’agences
médias, de toutes tailles, et des éditeurs, de faire découvrir la presse aux
jeunes professionnels des médias, car c’est un média qu’ils connaissent moins
bien. L’idée est de créer de l’appétence, de fournir une culture générale de la
presse aux jeunes de moins de 35 ans. C’est une première mondiale : tout
un média, la presse, investit pour former la nouvelle génération. Totalement
gratuite, cette formation est financée en totalité par l’’ACPM, à travers les
éditeurs membres. Cela correspond à un investissement de près de 200 000
euros. Elle est ouverte à tous les jeunes professionnels des agences médias, agences
de communication, et même des régies.
Comment avez-vous
élaboré les programmes ?
S.B. Nous avons
décidé de construire cette formation avec ces jeunes. Grâce aux présidents
d’agences et à leurs RH, nous en avons réuni une trentaine et réfléchi à cette
formation, créée totalement sur-mesure. Nous nous sommes aperçus qu’ils ont
envie d’apprendre ce que nous, en tant que passionnés de presse et de médias,
avions envie de leur enseigner : l’histoire de la presse, la répartition
des familles de presse, le métier de journaliste… Il y aura des cours
d’histoire, d’économie des médias, de culture générale de la presse. Nous
aborderons les grands thèmes comme la transformation numérique. Ils assisteront
à des conférences de rédactions, iront visiter des imprimeries. Car si la
formation est délivrée en e-learning, il y aura aussi quelques temps forts
physiques.
Quelle forme prendra
donc la formation ?
S.B. Nous sommes
arrivés à la conclusion que les jeunes veulent apprendre en faisant. Nous avons
donc conçu la formation en test and learn. Par exemple, lorsqu’ils iront
assister à une conférence de rédaction au Figaro, ils devront proposer quel
sera le chemin de fer du journal du lendemain. Sur la forme, pas de cours théorique ni de powerpoint. Grâce
à nos partenaires 360 learning et Make u learn, la formation sera délivrée sur
Facebook et en vidéo, accessible sur smartphone. Par exemple, Patrick Eveno,
historien des médias, vient de terminer le tournage de modules vidéo sur
l’histoire des médias : qu’est-ce que la loi Bichet, pourquoi y a-t-il
autant de magazines en France… Pour chaque séquence, toutes les familles de
presse présentes à l’ACPM sont représentées. Tout au long de la formation, des
quizz, QCM et jeux évaluent les participants. La formation leur prendra environ
30 minutes par semaine.
Comment les agences
ont-elles reçu votre projet ?
S.B. Elles ont
apprécié que nous leur proposions de construire les programmes avec elles. Et
elles y trouvent aussi un bénéfice : si leur personnel monte en
compétence, en termes de culture générale et de culture de la presse, il sera
également plus à l’aise avec leurs clients.
Quel est l’objectif
pour la presse, à long terme ?
S.B. A court
terme, nous souhaitons délivrer la culture de la presse aux professionnels
d’agences médias. Mais à long terme, en les formant mieux, l’objectif est de
faire en sorte que les parts de marché publicitaires remontent.
Propos recueillis par Justine Cantrel