Le 9 septembre, au lendemain de la date limite de dépôt des
dossiers, six offres de reprise ont été présentées devant le comité
d’entreprise de Nice matin, dont deux impliquant Bernard Tapie. Entre 169 et
456 postes devraient être supprimés (sur 1106). Si l’ensemble des repreneurs
présenteront eux-mêmes leurs projets devant le comité d’entreprise le 18
septembre, on connaît déjà quelques éléments.
Moins de suppressions
de postes que prévues dans le projet Rossel
Le groupe Rossel (la Voix du nord, l’Union), associé au
promoteur immobilier monégasque Marzocco et à l’homme d’affaires franco-libanais
Iskandar Safa, avait évoqué initialement près de 800 suppressions de postes.
Finalement, il se propose de reprendre 650 contrats, abaissant le nombre de
départs à 456.
Paris normandie
reprendrait 739 postes
L’éditeur de Paris normandie table sur 367 suppressions de
postes. Dans le détail, il conserverait 352 contrats à Nice matin (contre 607
actuellement), 271 à Publinice services (la société de distribution qui compte
334 salariés) et 116 à la régie Eurosud Côte-d’Azur (sur 165).
De 14 à 3 éditions
avec Georges Ghosn
Ex-propriétaire de la Tribune et de France soir, Georges
Ghosn propose de conserver 853 emplois (pour 253 suppressions) : 399 à Nice
matin, 315 à Publinice services, 138 à Eurosud. Mais alors que le journal
compte 14 éditions actuellement, on passerait avec lui à trois éditions
seulement : Alpes maritimes, Var et Monaco.
Peu d’éléments sur
l’offre d’Azur santé retraite
Concernant l’offre formulée par Azur santé retraite, on sait
peu de choses si ce n’est que le groupe propose « environ » 300 suppressions de
postes.
Les salariés n’ont
pas bouclé leur tour de table
L’offre de reprise des salariés, la moins difficile
socialement puisqu’elle table sur 169 départs volontaires (dont 104 pour Nice
matin) doit encore être affinée. En effet, au moment de déposer les dossiers,
ils n’avaient pas encore déniché les 20 millions d’euros nécessaires à la
reprise. Pour rappel, la campagne sur Ulule en est à 329 000 euros, les
salariés eux-mêmes devraient pouvoir apporter 3 millions d’euros, et Bernard
Tapie 8 millions. Mais celui-ci a annoncé qu’il se retirerait si leur tour de
table n’était pas bouclé à la fin de semaine, ce qui explique la dernière offre
« surprise ».
Le plan B de Bernard
Tapie
Dans l’hypothèse où les salariés ne trouvent pas les
financements nécessaires, Bernard Tapie a « demandé à la Provence de se
positionner » pour élaborer un plan B, comme il l’a expliqué dans les colonnes
du journal marseillais. Certain que le modèle qu’il met en place « est le seul
qui saura sauver la presse quotidienne régionale », reprendre Nice matin lui
permettrait d’étendre la marque la Provence : « Si elle va au-delà de sa région
propre, dans le Var, dans les Alpes maritimes, ce sera un énorme plus qui
donnera une assise en correspondance avec un tirage important. Quand on pèse
près de 3 millions de lecteurs par jour, on commence à être significatif ».
S’il y aura « évidemment » un plan social, on n’en sait pas plus sur son
ampleur. Ce qui est certain, c’est que Nice matin devra opérer « 18 millions d’économies
l’an prochain » et que des synergies s’effectueront avec la Provence (régie
publicitaire, achats, gestion des sites Internet…). Avant d’en révéler plus aux
salariés, il prévient : « Je ne vais pas mettre la Provence en faillite pour
sauver Nice matin » !
J.I.