Une stratégie passée au crible
Mobilisation générale autour de l’intelligence artificielle
Le Sommet international pour l’action sur l’intelligence artificielle, qui se déroule des 10 et 11 février à Paris, est l’occasion pour tous les acteurs de l’économie de se mobiliser. « Ce sommet doit vraiment être un moment où l’on peut positionner Paris comme la capitale mondiale de l’IA », rappelait Clara Chappaz, ministre française chargée de l’Intelligence artificielle, lors du dernier Médias en Seine. Les médias l’ont bien compris, avec une grosse couverture de l’événement et une intense campagne de lobbying auprès des pouvoirs publics.
Le sommet a déjà commencé
Avant l’accueil des patrons de la tech et des chefs d’Etat lundi 10 février, le sommet mondial sur l’intelligence artificielle s’est ouvert dès le 5 février avec un dîner privé organisé à l’Elysée en présence d’une vingtaine de chercheurs renommés. Le coup d’envoi de six jours d’échanges et de réflexions qui devrait rassembler des milliers de participants. Hier et aujourd’hui, des experts ont ainsi pu ou vont échanger sur cette technologie qui, en moins de deux ans, a bouleversé de nombreux secteurs. Au programme, des tables rondes, autour du thème « IA, sciences et société », des interventions des Français Yann LeCun (Meta) et Joëlle Barral (Google DeepMind), mais aussi de chercheurs américains, tels que Michael Jordan, professeur à Berkeley en Californie. En parallèle de ces échanges, trois prix Nobel (Geoffrey Hinton, Maria Ressa et Joseph Stiglitz) se retrouveront pour une conférence organisée par l’Association internationale pour une IA sûre et éthique, créée en 2024. Samedi et dimanche, place à un volet culturel : l’occasion de se pencher sur la place de l’IA dans la création artistique et la production de l’information.
Des médias très mobilisés
Très concernés par la thématique, la presse et les médias se mobilisent pour couvrir l’événement. France inter va consacrer une journée dédiée pour « informer, débattre et décrypter les enjeux majeurs de l’IA ». France info va proposer à ses auditeurs le 10 février une journée spéciale sur l’impact de l’IA dans nos vies et notre société. De son côté, RFI délocalise son antenne à la Bibliothèque nationale de France, dans le cadre du week-end culturel organisé les 8 et 9 février. Les rédactions de Ouest France et de 20 minutes, elles, vont s’installer au cœur de la nef du Grand Palais pour interroger des invités sur la place de l’IA dans le travail, les avantages ou les risques pour l’emploi, ou encore l’impact de l’IA dans nos vies au quotidien. Et la liste des initiatives est loin d’être exhaustive.
Une mobilisation unitaire de la presse
Plusieurs organisations représentatives des éditeurs de presse (l’Alliance de la presse d’information générale, la FNPS, le Geste, le SEPM et le Spiil), qui représentent les intérêts de près de 1000 éditeurs de médias d’information français et plus de 3000 titres qui emploient plus de 25 000 journalistes, ont profité de l’événement pour signer une tribune commune pour appeler les pouvoirs publics à « imposer un dialogue » entre les entreprises d’IA et les médias, pour « mettre fin au pillage » de leurs contenus. « Nous appelons les pouvoirs publics à garantir une nécessaire coopération entre les opérateurs d’IA générative et les médias. Trois conditions sont absolument nécessaires pour assurer l’avenir du journalisme et garantir la fiabilité de l’information à l’heure de l’IA générative : la fin du pillage en respectant le choix des producteurs d’information de mettre leurs contenus à disposition comme données d’entraînement, la traçabilité des sources d’information et l’indispensable rémunération des éditeurs de presse pour l’exploitation de leurs contenus ».
Arnaud Blanc