Innovation presse
Les grands enjeux écologiques décryptés par l’Iceberg
Un nouveau magazine, au format mook et sans publicité, se lance le 16 avril chez les marchands de presse. Baptisé l’Iceberg, il traitera quatre fois par an un grand enjeu écologique, avec l’ambition « de mieux comprendre le monde pour construire ensemble la résilience écologique, nous explique Matthieu Combe, l’un de ses deux cofondateurs (avec la rédactrice en chef, Chaymaa Deb). Nous allons croiser les regards de scientifiques, d’artistes, de chercheurs, de penseurs, d’activistes ou de personnes engagées dans la société civile, pour explorer les grands défis écologiques actuels et proposer des solutions et des moyens d’actions ». Explications.
Une approche pluridisciplinaire
L’idée de ce nouveau magazine est née de la difficulté de lire, sur le Web, l’intégralité d’un gros dossier ou d’une enquête longue. Matthieu Combe sait de quoi il parle puisqu’il a créé, en 2009, le site Naturasciences, qui aborde l’écologie sous le prisme scientifique. Avec sa rédactrice en chef, Chaymaa Deb, il s’est donc lancé il y a deux ans dans un projet print, avec la volonté de multiplier les angles et les approches pour aborder un enjeu écologique (la fonte des glaces et la montée des eaux dans le premier numéro) avec des analyses, des reportages, des interviews et des angles variés, que ce soit la science, l’économie, la culture, ou encore la géopolitique, mais aussi des formats différents, du dossier à la cartographie en passant par une BD ou un poème. Au final, l’Iceberg (en référence aux parties immergées et émergées d’un sujet) propose 136 pages de décryptage, sans aucune publicité.
Un modèle économique fondé sur la diffusion
Car son modèle économique repose essentiellement sur la diffusion, que ce soit la vente au numéro (au tarif de 19 euros) ou l’abonnement (69 euros l’année), même si le projet a reçu une subvention de 50 000 euros du ministère de la Culture via une bourse d’émergence. « Le lancement est soutenu par une campagne BtoB chez les marchands de presse et sur les réseaux sociaux, et par des mises en avant dans les Maisons de la presse », précise Béatrice Vannière, qui a apporté son expertise finance et marketing-diffusion aux fondateurs.
L’Iceberg a aussi fait l’objet d’une campagne de financement participatif sur le site de la marque (liceberg.fr), qui a dépassé tous les objectifs de départ, avec 1095 contributeurs. « Cela montre que notre volonté d’outiller chaque citoyen et citoyenne en facilitant l’accès aux savoirs scientifiques, de lutter contre l’éco-anxiété et la sensation d’isolement en partageant des sources d’inspiration positives et des initiatives créatrices de liens, et d’ouvrir la voie à une écologie désirable et collective, a trouvé un écho », se réjouit Matthieu Combe. Reste à savoir si ce sera suffisant pour atteindre rapidement l’objectif de 2 à 3000 abonnés et de 5 à 10 000 ventes au numéro, nécessaire pour être rentable.
Didier Falcand