La feuille de route de Martin Adjari
Martin Adjari, ex-directeur général adjoint de l’Opéra de Paris, a succédé le 2 février à Roch-Olivier Maistre à la présidence de l’Arcom. Il va entrer directement dans le vif du sujet puisque l’actualité du régulateur est chargée, notamment avec l’arrêt programmé le 28 février de C8 et NRJ 12, une décision contestée par ces chaînes devant le conseil d’Etat. Deux nouvelles chaînes (de CMI France et de Ouest-France) doivent démarrer dans les prochains mois. L’Arcom a succédé en 2022 à l’ancien conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) avec des prérogatives élargies. Elle a notamment pour mission d’attribuer les fréquences TV et radio, de garantir le pluralisme à l’antenne, mais aussi de superviser le respect des obligations des plateformes en ligne établies en France. La récente loi visant à sécuriser Internet a aussi étendu ses pouvoirs dans le blocage de sites pornographiques.
Devant les députés, Martin Ajdari a estimé en décembre que l’Arcom était « plus régulateur que gendarme » et qu’elle avait un rôle de premier plan dans un « environnement ouvert et fragmenté », marqué par la puissance des géants américains du numérique. Le nouveau président de l’Arcom connaît bien le secteur pour avoir été directeur général délégué de Radio France à partir de 2004, puis directeur général délégué aux ressources et secrétaire général de France télévisions (2010 à 2014), avant de diriger le cabinet de la ministre de la Culture et de la Communication (Aurélie Filippetti puis Fleur Pellerin), avant de devenir directeur général des médias et des industries culturelles au sein de ce ministère. « Mon expérience dans l’audiovisuel, puis à la DGMIC, m’a convaincu que l’ambition éditoriale doit s’appuyer sur des modèles économiques solides », explique-t-il.