L’événement
Acteurs publics intègre l’IA à son modèle économique
Acteurs publics vient de mettre en ligne sur son site un nouveau service réservé à ses abonnés. Baptisé Acteurspublics 360 IA, il s’agit de « la première base documentaire dédiée au fonctionnement des politiques publiques gérée par un outil d’intelligence artificielle générative », nous explique Pierre-Marie Vidal, le président du groupe Acteurs publics. Plus qu’un simple outil supplémentaire mise à la disposition des abonnés, il constitue pour lui un levier majeur de croissance. Signe de cet enjeu, le prix de l’abonnement va augmenter de 25%, en passant de 1250 à 1560 euros par an. Décryptage.
Un fonds journalistique et documentaire unique de plus d’un million de sources
Pour Pierre-Marie Vidal, l’ambition initiale était de valoriser 35 ans de fonds journalistiques, en allant plus loin qu’un simple moteur de recherche qui ne permet pas de poser des questions et d’associer un modèle d’intelligence artificielle. Avec la technologie de génération augmentée de récupération (Rag), qui combine une action de récupération de données (par un moteur de recherche) et une action de traitement par une IA générative qui s’abstient de répondre en l’absence d’informations adéquates, c’est possible. Et ça change tout pour les professionnels des politiques publiques, puisque l’outil va leur faciliter leur travail au quotidien. Car les sources proposées ne se limitent pas aux archives d’Acteurs publics, elles agrègent aussi des données publiques comme le Journal officiel, les travaux parlementaires de l’Assemblée nationale et du Sénat, les travaux du Cese, les avis consultatifs et les publications du conseil d’Etat, les décisions du conseil constitutionnel, les publications de la cour des comptes, de la Dares et de la Drees, une sélection de statistiques de l’Insee, les bulletins officiels des ministères et les quelque 64 codes (dont le code civil et le code pénal) qui régissent l’activité en France. Au total, « nous proposons l’accès à plus d’un million de documents de qualité, sourcés, et toutes les réponses sont justifiées et documentées, sans hallucinations, souligne Pierre-Marie Vidal. C’est une offre unique et exclusive sur le marché, mais aussi un outil d’analyse et de prise de décision redoutable ».
Un service inclus dans l’abonnement
Si l’investissement de près d’un million d’euros sur trois ans est non négligeable pour un groupe qui réalise 6 millions d’euros de chiffre d’affaires, Pierre-Marie Vidal estime qu’il est essentiel pour l’avenir de son groupe. « Je rencontre de moins en moins de gens qui disent que l’IA ne sert à rien, encore moins chez nos lecteurs. Avec notre système, le conseiller d’un ministre va mettre moins de vingt minutes à rédiger une note sur un sujet, là où il peut mettre des heures aujourd’hui. Il peut ajouter 30 secondes de plus pour rédiger le discours de son ministre à l’Assemblée, et encore 30 secondes pour la note interne ».
Fidèle à sa tradition, ce nouveau service est inclus directement dans l’abonnement global à Acteurs publics, ce qui évite toute compétition entre les supports et les services. « Sans cette stratégie, le print aurait été abandonné depuis longtemps », estime-t-il. Mais pas question pour autant de minimiser l’apport supplémentaire de cet outil d’IA. C’est pourquoi le tarif annuel de l’abonnement va passer progressivement, d’ici à l’été, de 1250 à 1560 euros, soit une progression de 25%. Un risque pour le portefeuille d’abonnés ? Pas du tout, rétorque-t-il, « pour 25 euros mensuels de plus, nos abonnés disposeront d’un outil d’IA puissant, sécurisé, qui travaille sur un million de documents certifiés. J’aurai pu augmenter davantage nos tarifs, mais cela aurait ouvert la porte à d’éventuels concurrents ».
Un outil évolutif
Pour éviter ce danger, Acteurspublics 360 IA est appelé, comme tout bon outil d’intelligence artificielle, à évoluer en permanence, en intégrant les retours d’expérience de ses utilisateurs pour améliorer ses performances et son utilité. Ces derniers sont invités à faire leurs remarques et leurs retours directement dans l’interface, que ce soit sur le fond ou sur l’ergonomie du système, encore très perfectible. De nouvelles sources documentaires pourront aussi être intégrées au fil de l’eau.
Didier Falcand