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Le SEPM dénonce une manipulation de Google
Google gagnerait toujours autant de revenus publicitaires s’il n’affichait plus de contenus de presse dans ses résultats, même si son moteur de recherche serait un peu moins consulté. C’est ce que démontre un test, dans huit pays européens, mais pas en France, car les magazines hexagonaux l’ont contesté devant la justice, dont le groupe américain a dévoilé les conclusions le 21 mars. Selon ces résultats, « les contenus d’information dans Search (le moteur de recherche, NDLR) n’ont pas d’impact mesurable sur les revenus publicitaires de Google ». Pour parvenir à cette conclusion, Google a retiré de ses résultats de recherche les contenus des journaux européens chez 1% de ses utilisateurs, dans huit pays (Belgique, Croatie, Danemark, Grèce, Italie, Pays-Bas, Pologne et Espagne), de mi-novembre à fin janvier. L’entreprise a comparé les comportements de ce 1% d’utilisateurs privés de contenus de presse à celui de la même proportion d’internautes qui y avaient encore accès. Le retrait des contenus de presse a certes entraîné une baisse de 0,8% de l’utilisation du moteur de recherche, mais « il n’y a pas eu de changement dans les revenus publicitaires de Search », précise Google. Cela montre que l’utilisation perdue correspond à « des requêtes qui généraient des revenus minimes, voire nuls, analyse Paul Liu, le responsable de Google qui a supervisé le test. Qu’il s’agisse de trouver un fleuriste, de consulter la météo ou de réserver un vol, les utilisateurs consultent Google pour de nombreuses raisons. Cette étude montre que les utilisateurs continuent de consulter Google pour ces nombreuses autres tâches, même lorsque Google est moins utile pour l’actualité. Mais nous continuerons de collaborer avec les éditeurs (de presse) pour les aider à atteindre leur public dans un monde où les technologies évoluent rapidement ».
Pour le SEPM (le Syndicat des éditeurs de presse magazine), qui avait obtenu devant le tribunal des activités économiques de Paris que ce test n’ait pas lieu en France, il s’agit tout simplement d’une « manipulation ». Cette étude « n’a pas d’autre but que de permettre à Google de s’opposer, une fois de plus, à l’effectivité des droits voisins de la presse. En niant l’importance de la contribution de la presse, constatée à maintes reprises par les législateurs, l’Autorité de la concurrence et diverses études internationales indépendantes, Google tente de remettre en cause le fondement même de ce droit essentiel ».